photo : Alicia G.
« Une aire nouvelle...
- Si le théâtre de rue veut réellement sortir de l'impasse et ne pas connaître le tragique destin du théâtre de boulevard, il serait grand temps qu'il prenne enfin le chemin des autoroutes, pour y rencontrer des publics qui n'ont plus tellement l'occasion d'aller dans la rue, soit parce qu'ils sont trop pressés, soit parce qu'ils ne trouvent pas de place pour se garer ou soit tout simplement parce qu'ils ont peur des centres-villes tellement c'est mal fâmé..."
Lorsque on relit ces propos de Michel Crespin ("L'argent ne tuera pas le théâtre de rue.", Editions Hachette, 1983), on ne peut que se féléciter du projet de station-service mis en place par la compagnie "Carnage porductions.", sur le site de l'école Saint-Joseph, à l'occasion du festival d'Aurillac 99... En effet, dans l'esprit de ses concepteurs, cette initiative n'est que le début d'un vaste projet de station-service itinérante qui pourrait se déplacer pendant la nuit d'une aire d'autoroute à une autre aire d'autoroute et le matin venu, proposer des spectacles de rue à des gens qui partiraient en vacances ou qui en reviendraient si ils ont moins de chance... Pour les gens qui travaillent et il faut aussi penser à eux, seraient prévus des spectacles qui ne durent pas trés longtemps, entre 1 et 10 minutes, pour que les spectateurs se relaxent un peu avant de repartir vers de nouvelles aventures... Les vacanciers pourraient quant à eux rester beaucoup plus longtemps, un jour ou deux par exemple en passant la nuit sur place. Cette initiative relancerait le tourisme sur les aires d'autoroute, trop souvent délaissées par le grand public, on ne peut que le déplorer, il était grand temps de faire quelque chose, la compagnie Carnage Productions ne s'y est pas trompée et on ne peut que les féliciter parce que ce sont pratiquement les mecs les plus sympas du monde même si il y a quelques filles avec eux...
- En plus, au niveau des financements, souligne Stéphane Filloque, jamais avare d'excellents jeux de maux, le théâtre de rue, qui deviendrait le théâtre d'autoroute au fil des ans, pourrait arrêter de faire le trottoir auprès du Ministère de la Culture qui a d'autres champs à fouetter...
Et Stéphane, avec sa gouaille inimitable, de citer toute une liste de sponsors à contacter pour mener à bien ce projet, comme par exemple le Ministère des Transports, Total, Elf, Shell ("que j'aime...") et surtout Fina (Le Mans)... Et Stéphane de conclure dans un grand éclat de rire en tapant sur l'épaule de Jean-Marie Songy, le directeur du festival d'Aurillac... : - Allez, Jean-Marie, songes-y... »
Le renard du XXI° Siècle.
« Hier est passé sans se soucier d'aujourd'hui, et pourtant hier, c'était l'anniversaire. Pas le mien mais celui d'un copain, qu'est bien. Du coup, les coups se sont enchainés déchainant la foule jusqu'au chant de l'aurore. Si bien qu'hier est passé sans se soucier d'aujourd'hui. Aujourd'hui pourtant, c'est pas n'importe quand. C'est là, tout se suite parce que demain, c'est fini. Alors venez y tous à aujourd'hui, le soleil est là aussi... Et moi aussi. »
Alex (Cie de l'Autre).
