- Livres sur la Bretagne [septembre 2005]
- Musique de Bretagne [septembre 2005]
Il m'a demandé de faire une introduction pour les pages Bretagne... sans doute parce que je suis bretonne comme mon nom ne l'indique pas. Mais être breton, je me demande toujours ce que cela veut dire exactement. Je suis née là au bord de la mer et ça fait partie de moi. Je crois, je pense que c'est comme le pyrénéen ou l'auvergnat ou même le parisien ou encore le normand ou n'importe qui avec le pays où il a grandi, connu ses premières peurs ou ses premières amours... Quand j'y pense je crois qu'un Breton c'est quelqu'un qui perçoit, où qu'il soit dans le monde, le vent qui gifle la figure, le crachin qui mouille les os, l'odeur des fougères...
Mais je me suis dit que je n'allais pas vous parler du cling-cling des drisses contre les mâts, ni de l'odeur du gazoil mélangée à l'humidité des bouts salés. Je ne vais pas non plus vous parler des hortensias bleus de ma grand-mère, de l'odeur des vieux troënes dans l'allée. Je n'ai pas envie non plus de vous parler des pubs enfumés, des fest-noz. Je ne veux pas verser dans le romantisme celtique mélangeant les entrelas et les vieilles histoires de Brocéliande. Et puis je ne vais pas parler des crêpes et du cidre au fond d'une vieille bâtisse en pierres et aux volets bleus. Ni des tempêtes d'équinoxes qui rasemblent sur la côte les phoques, les oiseaux marins et toute la poiscaille de l'Atlantique. Je n'ai pas envie non plus de m'étendre sur les chemins de traverses qui parcourent les Monts d'Arrée, ni sur les petites criques de la Presqu'Île de Crozon, ni sur les surfeurs (super bien foutus, les surfeurs !) qui écument les vagues en remplacement des pilleurs d'épaves. Et puis il y aurait aussi le « touuut » du phare le soir en automne quand on s'endort bien au chaud au coin du feu.
Non, je voulais juste dire qu'hier soir je suis allée voir les Ogres de Barback au Mac Orlan, que c'était vraiment chouette, à part quelques jeunes bretons bourrés... oui, ça aussi ça fait partie de l'image romantique (sic !). Et puis j'ai vu Batella in Cielo de Reyguadas, dur ! Et puis aussi, je suis allée à Océanopolis et tous ces poissons, ça m'a donné l'envie d'un gros plateau de fruit de mer... Direction l'Aber Wrac'h : le petit resto sur le port, oui, celui qui a des petits rideaux en dentelle faite main avec des volets bleus entre la maison de maÎtre de barque et le bâtiment de la SNSM (Société Nationale des Sauveteurs en Mer, ça c'est un boulot !), ben il fait des araignées avec une mayo divine... Pas besoin d'aller chez Depardieu pour se faire plaisir *, c'est juste là, à deux pas !
* Depardieu a ouvert un resto, dont je ne me rappelle pas le nom, à Paris (bien sûr) et se vante de proposer un plat exceptionnel et simplissime : le tourteau mayonnaise pour la modique somme de 45 euros. Excuse-moi Gérard : je m'esclaffe !
