l'Ours et sa Peugeot 405
ou comment une voiture devient une source d'inspiration
Depuis que mon Alfa Rooooméo a brûlé, je roule en Peugeot : une 405 style. Style pour la série, ils trouvaient que GR ou SR ne voulait rien dire, Style non plus me direz-vous mais c'est plus... style. Une bonne occasion, première main d'un palois de peau dénommé Georges. Faible kilométrage, révisée de longue au garage de la marque et seulement 1200 euros à débourser. Une affaire j'vous dis !
Toutefois, autant j'ai pris du plaisir à conduire une italienne qui ne restera pourtant pas dans les annales du trêfle à quatre feuilles, autant cette acquisition française s'avère décevante, que dis-je, désastreuse.
405, prononcer quacencin, oubliez le 'teu' et le 'keu', beaucoup trop agressif à l'oreille ! Faut du flasque, du mièvre, parce qu'une 405, y a rien, ils ont tout enlevé avant de la vendre. L'ingénieur qui l'a conçu s'est vengé, il voulait rentrer chez Mercedes mais les Teutons ont bien vu qu'il était mauvais, le type.
« bienvenue sur M6, nous essayons cette semaine dans Turbo la dernière berline de la firme sochalienne, la Peugeot 405 : une tenue de route aléatoire, un confort médiocre, un freinage inexistant, un moteur poussif, le tout habillé d'une carrosserie banale, notre verdict est sans équivoque, cette voiture est môvaiiise. »
Y a presque de quoi attaquer Monsieur Besson avec son film Taxi pour publicité mensongère car c'est jusque dans les petits détails que la déception et le navrement oeuvrent : on regrette la présence d'options, on exècre le poste radio maison et on cherche encore le mordant de l'injection. Ma première automobile fut une 403, ben chez Peugeot ils ont régressé depuis.
Un mot sur ce qui ne marche plus ou qu'il a fallu remplacer (avant dix ans et 100 000 Kms, utile de préciser) :
- moteur du lève-glace avant (160 EUR !),
- fermeture à distance des portières,
- boitier électronique de régulation du ralenti (136 EUR !),
- faisceau électrique,
- ressort de trappe d'essence, sympa de rouler la trappe ouverte, ça donne un (405) style.
Le pire n'étant jamais décevant, ce véhicule, si l'on peut encore qualifier une 405 ainsi, m'inspire régulièrement quelques pensées. Tout d'abord à propos de ses bavettes, accessoire que je me suis empressé de ne pas toucher, symbole de la préservation des fondements automobiles, gardienne du gravillon rayeur et de la bouse trop vache, dont je peux désormais placer quelques maximes dans mes conversations de soirées :
- moi monsieur, les bavettes de ma 405 sont propres, ou, moi monsieur, les bavettes de ma 405 n'étaient pas en option.
- si elles sont pas d'origine, y a de la crotte qui vient se coincer entre la bavette et la carrosserie.
- la bavette, c'est un peu le garde-boue de la voiture.
- ce qu'est con avec les bavettes c'est que tu peux pas éclabousser Lionel Jospin.
- Sarko, quand il sera élu président, il mettra les bavettes obligatoires !
- à la maison, c'est moi qui porte les bavettes !
- va pas me pisser sur les bavettes !
Et maintenant quelques astuces pour améliorer le quotidien à bord d'une quacencin :
- maintenir le niveau d'huile moteur au plus bas et vous pourrez ainsi facilement le tableau de bord dans les virages un peu secs.
- apposer un autocollant Brasiou bien en vue, un automobiliste faisant Gueck Gueck ne peut être foncièrement mauvais.
- proposer à ses potes grafeux de se lâcher sur la carrosserie à coups de bombinette molle.
- préférer le covoiturage même pour les courts trajets, vous vous sentirez moins seul.
- trouver une solution pour vite obstruer l'espace situé entre le siège et la console centrale, idéal pour y coincer un briquet et se faire ch*er cinq minutes à l'enlever.
Références
Revue Technique Peugeot 405 (dispo sur Amazon)
TAXI, le film (dispo sur Amazon)
Merci à KA pour l'illustration.
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