SYSTEMES D'EXPLOITATION.
LA VERITE EST AILLEURS ?
Planète Terre, An2000.
Technologie dominante : l'informatique.
Société informatique n°1 : Microsoft.
Et oui, Bill Gates, qu'on le veuille ou non, est entré dans l'Histoire ! Aujourd'hui Microsoft c'est 20 milliards de dollars de chiffre d'affaire, 30.000 salariés et 90 % des systèmes d'exploitation installés dans nos micro-ordinateurs en l'occurence Windows 95/98/Me et WindowsNT/2000 *. Ces deux OS dominent à tel point la micro-informatique grand public et professionnelle qu'ils sont désormais considérés comme les standards exclusifs. Pourtant, jamais Microsoft n'a été aussi ouvertement contesté. En témoignent le procès retentissant de 1999 et la condamnation prononcée par la Cour de Justice des Etats Unis, la concurrence toujours plus agressive de la part de puissantes sociétés du business informatique (Sun, AOL, Corel, Motorola, Apple, Netscape...) ou encore les critiques de plus en plus nombreuses de la part d'informaticiens professionnels ou amateurs. Oui mais voilà, Windows est LE standard et, pour les entreprises comme pour l'utilisateur lambda, il n'est en général pas raisonnable de le contourner. Raisonnable non, mais en économie américaine comme en évolution, la diversité est une garantie de bonne santé, voire de survie, et en matière de systèmes d'exploitation, la diversité s'appelle Linux, MacOS, QNX, BeOS...
Linux : A tout seigneur tout honneur. Linux c'est l'OS alternatif par excellence. Ce clone d'Unix apparu en 1991 est l'oeuvre d'un étudiant finlandais, Linus Torvalds, qui eut l'idée lumineuse de diffuser publiquement ses sources afin que tout un chacun puisse y apporter sa contribution et ainsi faire évoluer rapidement le projet. Aujourd'hui Linux est un sérieux concurrent de Windows NT sur le marché des serveurs de réseau et il n'est pas certain que Windows 2000 parvienne à enrayer sa progression. N'oublions pas qu'en plus d'être un système plus fiable et sécurisé que NT, Linux est gratuit. Pour certaines entreprises ou institutions gérant des parcs de plusieurs dizaines de micro-ordinateurs, il s'agit d'un argument non négligeable d'autant plus que les logiciels tournant sous Linux sont également très bon marché (entre zéro et quelques centaines de francs). Pour le grand public, Linux présente cependant deux défauts majeurs : une certaine complexité et une logithèque très réduite dans certains domaines notament celui du jeu. De plus, cette absence de standardisation, un des points forts de Linux, présente malgré tout un effet pervers conséquent, en l'occurence un foisonnement de "distributions" (Mandrake, Redhat, Corel, Suse, Caldera, Debian, Slackware, Turbo etc...**) et d'interfaces graphiques, qui peut faire hésiter longuement l'utilisateur potentiel. Linux reste donc un système un peu complexe pour le néophyte mais il symbolise des tendances fortes de ce début de siècle :
-Sur le plan technique, le besoin de stabilité dans des systèmes informatiques de plus en plus complexes.
-Sur le plan idéologique, la contestation du pouvoir quasi-totalitaire de certaines entreprises.
-Sur le plan économique, la rencontre du gratuit et de l'économie de marché.
-Sur le plan scientifique/écologique, la notion de cerveau planétaire.
Point fort : gestion d'un serveur.
Point faible : complexité pour le néophyte.
MacOS : Plus qu'un OS alternatif, MacOS est bien depuis des années l'alternative la plus compétitive face à Windows. Même si la logithèque Mac est moins fournie que sur PC, le particulier comme le professionnel peuvent encore y trouver une offre riche et de qualité. D'ailleurs, MacOS reste le système privilégié des métiers de l'édition (Presse, Internet, CDrom) car tout simplement plus performant et stable que les systèmes Microsoft. Aujourd'hui MacOS en est à la version 9 et s'il reste un OS fiable, agréable et somme toute plutot configurable, il a pris un peu d'embonpoint et le syndrome Windows (échaffaudage) commence à se faire ressentir. Une version X déja disponible en version "Serveur" est annoncée pour mars 2001. Il s'agit d'une étape décisive dans l'évolution du Mac (certainement la plus importante avec le passage au PPC il y a 6 ans et plus récement la nouvelle gamme "translucide" : Imac/Ibook/G4) et Steve Jobs, le Superman d'Apple, compte bien grâce à MacOS X, marquer l'informatique du début de millénaire de son empreinte.
Point fort : convivial.
Point faible : multitache.
BeOS : BeOS représente l'alternative la plus récente en matière d'OS (1994). Jean-Louis Gassée, ex n°2 chez Apple, créateur de BeInc a tenté avec BeOS un pari osé, créer un système d'xploitation en partant d'une page blanche pour en faire le n°1 de l'informatique dédiée multimedia. Hélas ce pari est, à ce jour, loin d'être gagné. Les développeurs n'ont pas suffisament cru dans BeOS et la logithèque est encore un peu pauvre. Pourtant ce système mérite largement mieux et, exception faite du problème suscité, il a su réunir tous les atouts d'un OS moderne : stable, très puissant, simple, boot hyper rapide, multi-processeurs, bon marché. La prochaine version, la R5, sera gratuite (dans le cadre d'une utilisation domestique) et pourra être lancée depuis Windows. Il semblerait que Be s'oriente désormais vers le marché des "net appliances".
Point fort : performances.
Point faible : la logithèque (utilitaires, drivers).
AmigaOS
: L'histoire de l'Amiga est un véritable roman qui n'en finit
plus de se conclure. A la fin des années 80 l'Amiga était un must
technologique : quasiment toutes les chaines de télé et sociétés
de production vidéo en étaient équipés, l'Amiga500
était la version eighties de la Playstation, les apprentis infographistes
comparaient l'Amiga à la Silicon Grahics... Une machine culte tout simplement
! Aujourd'hui le vaisseau est à l'abandon. Les rachats de la technologie
Amiga se succèdent mais aucune nouvelle machine n'est apparue depuis
1992 ! L'Amiga semble mort cliniquement. Et pourtant il suffit de faire quelques
recherches sur le net pour s'apercevoir que la machine est encore bel et bien
vivante ! Développeurs hard et soft, groupes d'utilisateurs, magazines
s'agitent frénétiquement autour de cette drôle de machine
et la maintiennent tant bien que mal en vie, défiant les lois économiques
les plus élémentaires. L'OS de l'Amiga, inspiré d'Unix,
est un système multitache 32 bits articulé autour d'un micro-noyau
et célèbre pour sa stabilité et sa configurabilité.
Hélas il n'a plus évolué depuis 1992 et commence à
accuser certaines lacunes. Malgré tout, une mise
à jour -la première depuis 7 ans !- est apparue en décembre
99. Derniers épisodes : rattachement au projet Elate (Real Time OS) du
TAO group et disponibilité d'un SDK (kit développeur), reprise
du développement d'AmigaOS avec une version 4.0 disponible en septembre
2001.
.
Point fort : multimedia et multitache de naissance.
Point faible : non reconnaissance des standards actuels (Quicktime, PDF, Flash, RealAudio...).
QNX : QNX est un OS peu connu du grand public et pourtant plus d'un million de licences circulent dans le monde. Créé en 1980 QNX s'adresse plutôt à de grosses entreprises ayant des besoins spécifiques (Cisco systems, Alcatel, Visa International...). Compatible Posix il peut comprendre avec une simple recompilation des logiciels prévus pour Linux et, comme AmigaOS, il est de type "micro noyau temps réel". Jusqu'à la révolution internet QNX ne visait pas le marché grand public mais sa version la plus récente, Neutrino, aussi léger que puissant, risque fort de séduire les concepteurs d'"internet appliances". A surveiller.
Point fort : légèreté.
Point faible : logithèque.
N'oublions pas OS2/Warp, RiscOS, NextStep/OpenStep ou la série des free Unix (FreeBSD, OpenBSD, NetBSD) également très appréciés des utilisateurs allergiques à la "pensée unique" version Microsoft.
Christian Dezert
* Fin 2001, ces deux systèmes devraient fusionner en un unique OS : XP (ex WHISTLER,ex NEPTUNE).
** Les distributions Linux, très nombreuses, sont recensées sur www.linux.org